12 février 2020 / Non classé
La photo, le corps social et la photo-thérapie
Photo-thérapie.. Un premier pas vers une meilleure acceptation de soi :
Sans même en avoir conscience Nous pensons, notre corps comme un objet : Nous le lavons, le soignons, tentons de lui donner l’apparence du beau via des vêtements, du maquillage…. Mais à bien y réfléchir notre rapport au corps est d’avantage celui que nous pourrions porter à un objet qu’à un organisme vivant que nous nous devons de respecter et d’aimer pour ce qu’il est et nous apporte.
Bien que nous vivions en lui, grâce à lui et avec lui … Nous nous dissocions de lui. Il y a nous avec d’un coté notre esprit et de l’autre notre corps objet.
Nous avons donc avec ce corps une relation relativement ambivalente dans la mesure où il est nous mais qu’il est aussi l’étranger, la chose.
Pourquoi dans notre société occidentale en sommes nous arrivés à cela. Plusieurs facteurs et explications possibles sont envisageables :
1.La publicité et la presse : Un corps parfait au service de la consommation
Dans la publicité il faut capter l’attention du spectateur, attirer son regard, lui voler quelques secondes de son temps mais surtout lui vendre du rêve. Un monde idéal sans aspérité ou tout n’est qu’ordre est beauté, luxe calme et volupté.
Le produit doit être parfait et le corps de la personne qui vend ce produit doit, lui aussi, être à l’image du produit parfait.
Notre cerveau fonctionne sur le mode de la comparaison. On analyse toujours une situation par comparaison. On compare alors notre propre corps objet à celui vendu par la publicité.
Quand à longueur de journée, On nous donne à voir des corps parfaits au regard des standards de beauté de notre société actuelle et que l’on se compare. On trouve notre corps, si ce n’est moche, tout du moins banal. Peu a peu on le déprécie ! On le condamne ! On le rejette. Il devient le réceptacle de notre être, de notre personnalité et non plus une partie de nous même.
2. Les paroles blessantes de notre enfance :
Qui n’a jamais eu à subir des remarques désobligeantes sur son physique ou des moqueries ? . Que cela soit à l’école, quand ses critiques émanent des enfants ou à la maison, quand ses critiques émanent des proches.
Parfois l’autre n’a même pas l’intention de blesser. C’est juste une phrase lancée dans une conversation… Un petit rien qu’il aura oublié mais qui va vous marquer à vie car vous aurez fait de ses dires une réalité… Votre réalité.
Que la chose dite soit réelle ou pas, ce n’est pas important. A partir du moment où nous donnons corps à ses paroles blessantes elles deviennent une réalité et nous les intégrons à notre schéma de pensé et à nos croyances.
3. La religion :
De tout temps la religion catholique scinde l’humain en deux entités. Une sale ( le corps) et une d’essence divine ( l’esprit)
Le corps est sale, il est la conséquence du pêcher originel – Il se doit d’être dompté, puni, privé des plaisirs de la vie.
L’esprit lui est d’essence divine. Il va monter au ciel alors même que le corps reposera dans la terre.
Evidemment de nos jours la religion est moins prégnante qu’il y a un siècle ou deux mais il m’a semblé important de montrer que même les religions n’échappent pas à cette scission corps/esprit.
4. La corps comme outil de production :
Le travail où la contrainte par corps – le principe est simple – vous utilisez votre corps pour produire des biens de consommation et ceux contre de l’argent – Argent qui servira à acheter d’autres bien de consommation produit par d’autres corps…
Pour le corps social, le corps est avant tout un instrument de production. Une machine parmi les machines.
C’est évidemment légèrement caricaturale – Mais pensez deux minutes à l’ouvrier sur une chaîne de travail qui jour après jour fait le même mouvement et finit par avoir des lésions de certaines parties du corps. Son corps finalement n’est-il pas renvoyé au rang de simple outil qui de dégrade d’utilisation pénible en utilisation pénible ?
5. corps et médecine :
S’il est un domaine, tout du moins en Europe, où le corps est objetisé c’est bien la médecine –
Chaque organe à son spécialiste. Quand la machine est cassée, on ne tente pas de comprendre les raisons profondes qui ont amené à ce désordre. On ouvre, on répare, on recoud. Parfois on coupe, on change une pièce.
Combien de fois chez le médecin ne vous êtes vous pas sentie être juste un corps qu’on palpe, écoute, bouge sur lequel finalement vous n’avez pas votre mot à dire. Le médecin faisant autorité et agissant pour votre bien ( sans définir ce qu’est agit pour le bien )
6. Le corps : entre individualité et norme sociale :
Nous demandons à l’autre de nous regarder comme un semblable pour être inclus dans le groupe social… Tout en désirant être perçus comme un individu singulier ne ressemblant qu’à lui même . L’existence humaine est scandée par le besoin de conformité aux normes et l’envie d’être unique.
Notre corps se doit d’ être uniforme, se confondre dans la masse des autres corps.
Je me contenterai de ces exemples mais il en existe évidemment bien d’autres tant notre société tant à considérer notre corps comme un objet.
Je ne remets nullement en cause notre modèle social, la médecine qui fait chaque jour des miracles, les bienfaits d’une pratique religieuse,… je veux juste démontrer que notre rapport aux corps dans la société ( et aussi dans l’art ) est très encadré, limité,…
Que tout cela à forcément des conséquences sur la façon dont nous percevons négativement notre corps.
Nous sommes dans une société qui prônons la bienveillance, qui réclamons notre individualité… Mais est-ce réellement le cas ?
La photo : Un moyen thérapeutique ?
La photo-thérapie peut se définir comme le moyen par la photo de guérir des blessures psychologiques engendrées par notre société, qui peu à peu ternissent l’image que l’on a de son propre corps.
Je me suis souvent poser cette question de savoir si mon travail en tant que photographe pouvait se comparer à cela puisqu’il vise avant tout à la valorisation de l’image de soi à travers la photographie.
Mais il me semble prétentieux de voir dans cette démarche une forme de thérapie car :
- Je ne suis pas un professionnel de la santé et je ne suis pas formé pour accompagner des personnes en souffrance.
- Il faut énormément de temps et un énorme travail sur soi pour apprendre à s’aimer et à aimer son corps et une simple séance photo de deux heures ne serait pas à elle seule suffisante.
J’adorerai pouvoir aider les gens et faire qu’en une seule séance il retrouve confiance en eux. Mais c’est juste impossible.
La photo le premier pas d’un long chemin :
Mais une séance photo peut être un premier pas – Petit ou grand .. Un pas reste un pas… et un voyage de milles lieux commencent toujours par un premier pas.
Ce peut être le début d’un voyage vers une meilleure acceptation de soi, une preuve que vous avez raison d’aller dans cette voie.
S’offrir une séance photo. C’est se confronter à soi, à son image mais aussi à l’autre, le photographe. C’est lui donner à voir une partie de vous, celle que vous cachez, celle dont vous n’avez pas forcément confiance.
Je ne suis pas là pour porter un Jugement de valeur :
La photo est une expérience bienfaisante. Je ne suis pas là pour vous juger. Pour juger les raisons qui vous poussent à passer devant mon objectif.
Ma mission est double :
- Vous faire vivre une expérience valorisante et bienfaisante
- Vous fournir un travail artistique et originale.
N’ hésiter pas à me contacter si vous voulez qu’ensemble nous fassions ce premier pas…